Comprendre le rôle omniprésent que joue FOMO dans le tennis permet de donner un sens à certains aspects déroutants du jeu, de la programmation à d’autres priorités.
Il est temps pour le tennis, le sport le plus riche en acronymes (ATP, WTA, ITF, USTA, WCT, NTC, MIPTC, WTT, FFT, PTPA, TIU, etc.), d'adopter celui qui a décollé comme une fusée en bouteille la culture dans son ensemble peu de temps après son introduction par l'auteur Patrick McGinnis dans un éditorial de 2004 dans une publication de la Harvard Business School.
Ce serait FOMO : un raccourci pour la peur de rater quelque chose.
Comprendre le rôle omniprésent que joue FOMO dans le tennis permet de donner un sens à certains aspects déroutants du jeu. Prenez le problème structurel que représente l’intersaison absurdement courte du tennis. Il s’agit d’un problème flagrant depuis des années maintenant, sans aucun signe de progrès vers une véritable solution depuis que la WTA a adopté la « Feuille de route » de 2009 qui met fin au jeu à la mi-novembre, deux semaines dérisoires avant que l’ATP ne ferme définitivement ses portes.
Se défouler sur les courts haïtus est un passe-temps populaire pour les joueurs et les initiés, mais qui ne risque pas d'apporter de réels changements car les expositions éphémères et autres événements spéciaux déclenchent le FOMO. Si vous êtes un joueur, cela peut donner l'impression que pendant que vous travaillez sur votre coup droit ou même que vous vous remettez simplement des rigueurs annuelles, vos pairs sont là-bas pour récolter de l'argent, rester affûtés et passer probablement un bon moment à jouer. botte.
chaussures de tennis converse amazon
Il s’agit d’un problème propre au tennis, c’est pourquoi FOMO est unique au tennis. Les meilleurs joueurs de nos principaux sports-spectacles n’ont pas à craindre de rater quelque chose car les sports d’équipe ont une saison interdite. Rester en forme est peut-être une priorité pour Patrick Mahomes, mais il ne manque de rien s’il ne les enfile pas pendant la longue intersaison de la NFL. Les lumières ont été éteintes. Personne ne prend ce qui pourrait lui appartenir, ne grimpe dans le classement ou même ne vit cette ruée magique de la compétition NFL.
FOMO peut relever sa vilaine tête pour un joueur comme Ajla Tomljanovic, qui a raté presque toute l’année 2023 en raison d’une blessure.
© AFP ou concédants de licence
'Je sais que vous pourriez regarder les gros titres [et penser] que je suis un peu un gamin, qui me plains de quelque chose pour lequel nous sommes bien payés', a déclaré le héros local souvent blessé Thanasi Kokkinakis lors du récent Open d'Australie. 'Mais je suis très jaloux des sports que l'on peut pratiquer pendant huit mois, puis prendre un peu de temps libre et se regrouper.'
Alexander Zverev, nouveau membre du Conseil consultatif des joueurs de l'ATP, a admis à l'Open d'Australie (où il était quart de finaliste) que la saison de 11 mois était trop longue. Mais il a ajouté que les discussions sur cette question épineuse avec l’ATP ont été collégiales, notamment parce qu’un calendrier chargé génère des revenus et se traduit par des salaires plus élevés.
'Avoir plus d'événements ATP 500, peut-être plus d'événements Masters, c'est une excellente opportunité pour les joueurs', a-t-il déclaré. 'Mais je pense aussi que cela devient peut-être un peu incontrôlable et un peu trop.'
Bien. Mais gardez à l’esprit que seule une star bien établie sera capable de résister à l’opportunité de concourir, de gagner et de collecter des points de classement. Tout le monde fera l’expérience de FOMO.
La peur de rater quelque chose joue probablement un rôle important lorsqu'un joueur prend sa retraite ainsi que lorsqu'il décide de revenir. Cela permet également d'expliquer pourquoi les pros jouent mal ou tentent de revenir dans le mix trop tôt après avoir été mis à l'écart à cause d'une blessure. Bien sûr, d’autres facteurs entrent en jeu ici : le besoin ou l’opportunité financière. La simple passion de la compétition. Mais FOMO est l’état d’esprit primordial qui anime le tennis. Les joueurs ne sont pas exactement dupes, mais ils sont enfermés dans un système qui ne leur permet pas beaucoup d’action et qui n’entraîne pas non plus un coût élevé.
comment obtenir un paiement à la séance sur Firestick
'Je suis très jaloux des sports que l'on peut pratiquer pendant huit mois, puis prendre un peu de temps libre et se regrouper.' Thanasi Kokkinakis
Dans un moment de clarté lors du récent Open d'Australie, Kokkinakis, 27 ans, a parlé de la pression qu'il ressentait pour conserver sa place dans le match, de peur de rater une occasion. « C'est comme si avec le tennis, vous regardiez toujours par-dessus votre épaule pour savoir ce qui allait suivre. Je sais que vous pouvez choisir vos tournois, mais si vous en faites trop et prenez trop de temps libre, les gars vont vous doubler. C'est un sport délicat.
Quelques jours plus tôt, Naomi Osaka, sa mère de retour, âgée de seulement 26 ans, a admis avoir souffert du FOMO au cours de son dernier congé sabbatique. « Je pense que j’ai réalisé, en tant qu’athlète, que le temps est vraiment précieux. Avant, je prenais cela pour acquis. … Je pense que dans l’ensemble, je suis simplement heureux d’être ici parce que je me souviens que l’année dernière, je regardais les gens jouer à l’Open d’Australie et je n’ai pas pu participer moi-même.
Il se passe ici quelque chose de plus significatif et de plus complexe que la simple ambition ou le désir de se lever du canapé – quelque chose que même un entrepreneur de haut vol, un scientifique distingué ou un professeur passionné ne connaîtra peut-être jamais. C’est que le tennis est un mode de vie, le circuit un carrousel que la plupart commencent à monter dès leur plus jeune âge, les yeux rivés droit devant eux. Arrêter de rouler, même pour de bonnes raisons, peut faire perdre un sens surprenant à la seule vraie vie que vous ayez connue.
Les joueurs n’aiment pas l’admettre, préférant promouvoir l’idée qu’ils sont cosmopolites et équilibrés, « bien plus » que de simples pros de l’ATP ou de la WTA. Mais la vie sur le carrousel crée une dépendance, et s'asseoir sur le canapé à regarder vos pairs, toujours à cheval et chevauchant les poneys criards, peut vous faire repenser votre intérêt à mener ce que les gens appellent une vie « normale ». Il suffit de demander à Kim Clijsters, non retraitée en série, ou à certaines des autres mères de la WTA.
À l’Open d’Australie, Zverev a commenté le calendrier épuisant de 11 mois.
© Icône Sportswire via Getty Images
tranche de tennis
La dure réalité est que le tennis est hostile au repos et qu’un joueur de tennis qui reste immobile – comme le suggère Kokkinakis – court un danger mortel d’être laissé pour compte. Cela ne devrait pas nécessiter un acte de courage pour profiter de l’intersaison pour décompresser après la tournée, mais la façon dont les choses sont organisées, c’est le cas. Ajla Tomaljanovic a franchi cette étape fin 2023.
'Après l'US Open, l'Open d'Australie est devenu ma priorité', expliquait Tomljanovic en début d'année. « J'ai suivi environ deux mois d'entraînement (la majeure partie de septembre et octobre) en augmentant lentement ma charge. Je n’ai vraiment pas eu de rendez-vous sous pression quand je devais revenir. C'était plutôt : 'D'accord, si j'arrive à jouer quelques matches de plus avant la fin de l'année, c'est un bonus.'
Les choses ne se sont pas déroulées exactement comme Tomljanovic l’espérait (elle n’a que 2-5 ans cette année), mais au moins elle sait que quelle que soit l’évolution des choses à partir de maintenant, ce ne sera pas parce qu’elle n’a pas pu ignorer la peur de rater quelque chose.
